Quels Sont Les Secrets des Divas ?

Mais qu’est-ce qu’elles ont de plus de nous ? Pour quelles raisons ces chanteuses sont-elles élevées au rang de demi-déesses ? Et pourquoi pas les hommes d’ailleurs ? Pourquoi pas des divos ?

Dans ce nouvel article nous allons étudier de près ces interprètes exceptionnelles, et essayer de comprendre ce qui se passe en nous quand les divas poussent la voix, et quels procédés elles opèrent cette magie.

On jettera un coup d’oeil au passage sur leurs caprices, leurs frasques, leur vie ponctuée de paparazzi, de mariages flamboyants et de scandales sordides, leur manière de gérer ce piédestal sur lequel elles sont hissé, parfois à leur détriment.

Mais surtout, surtout, ce qu’on va tenter, c’est d’analyser leurs techniques, avec grand T et grand S, pour pouvoir les réutiliser, et devenir, nous aussi, des divas… Et des divos donc !

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Bref, entrons dans le vif du sujet.

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Alors là, je vais commencer par un coup de gueule ; pourquoi pas les hommes ? Pourquoi les femmes uniquement ? Non parce que, c’est complètement sexiste !

En fait, c’est un mot italien, qui signifie divin.e, et dans l’opéra, qui a été créé en Italie, les divos, ça existe ! Des ténors comme Caruso ou Gigli ont également été appelés divins.

Mais quand c’est passé dans le langage courant et dans l’industrie musicale, fini les chanteurs divins, la divinité devient un privilège réservé aux dames.

En fait, c’est assez rigolo, puisque dans la tradition chrétienne de notre monde occidental, la femme traditionnellement, c’est plutôt la pécheresse, la tentatrice, celle à cause de qui Adam a craqué pour la pomme.

Et du coup, ce serait comme si l’art vocal nous donnait une chance de rédemption. Donc, si on suit la logique, pour se rapprocher de Dieu, nous aurions le choix : le couvent ou le show business ! Sacré grand écart quand même !

En même temps, on adore les faire tomber du trône où on les a placées, ces divines, et on ne se gêne pas pour les épier, les critiquer, s’il le faut à les détruire professionnellement, dès qu’elles se rappellent au bon souvenir de notre humanité faible et faillible. Drôle de vie.

Maria Callas, consacrée plus grande chanteuse d’opéra de tous les temps, n’a pas échappé

à la règle du « je t’adore, je te traque », et les médias, déjà, profitaient de la moindre de ses erreurs, de ses originalités techniques ou même de ses problèmes de santé, pour la traîner dans la boue.

Finalement, oui, il faudrait peut-être quand on est une diva vocale gérer sa vie comme une bonne soeur, et la Callas a payé très cher son humanité, puisque sa vie, toute de hauts et de bas, se serait terminée par un suicide, à l’âge de 53 ans, à Paris.

Tellement classique. Les divas sont adulées mais souvent seules et malheureuses, et malgré tout ce public enthousiaste qui les suit, et les articles de presse, et la fortune, leurs histoires sont souvent plutôt tragiques. Et c’est aussi valables pour les hommes d’ailleurs, ces pauvres oubliés de la divinisation.

Alors, parlons des hommes comme des femmes, parlons de ces vocalistes exceptionnels.

Et d’ailleurs, si on mettait de côté la célébrité ? Je suis sûre que tu as déjà halluciné, au détour d’un couloir de métro ou d’une petite ruelle, sur un artiste incroyable et inconnu. On peut jouer divinement bien de la voix sans jamais rencontrer le succès, pas vrai ?

Alors, qu’est-ce qui se passe en nous à l’écoute d’un de ces phénomènes ? Je vais vous donner mes sensations.

Le temps s’arrête.

Tout autour disparaît, et tout ce qui existe se retrouve capturé par cette voix.

Ou peut-être que cette voix dissout instantanément ce que l’on connait, ce que l’on tient pour certain et vrai, pour recréer un nouvel univers. Oui. Un nouvel univers, complètement complet, avec ses couleurs, ses parfums, ses sensations, ses goûts ; tous nos sens s’évadent au fil de cette voix.

Ça fait un peu expérience de mort imminente tu ne trouves pas ?

Le couloir de métro et la lumière de la voix au bout du couloir, puis les anges qui nous prennent par la main et nous emmenèrent vers des paysages incroyables, où tout le monde danse en se tenant la main, un sourire éternel aux lèvres.

Hé oui, c’est ça qu’il nous font les divi - car c’est de l’italien : un divo, une diva, des divi, des dive les amis.

La magie de la musique, et encore plus du chant, est mystique. Pas pour rien que les premiers mots de l’Ancien Testament sont « Au commencement était le verbe », et que, dans toutes les fois ou presque, la voix est le canal de communication privilégié avec ce qui nous dépasse.

Dès qu’une voix bien inspirée s’élève, le casuel n’a plus court, et l’incroyable, le miracle, le sacré prend place.

Alors, qu’est-ce qui provoque ça ? Comment s’y prennent les divi, pour nous transporter instantanément dans l’espace et le temps ?

On peut remarquer que souvent, leurs capacités vocales sont hors du commun : ils montent plus haut, tiennent plus longtemps, réalisent des pirouettes exceptionnelles, transforment en or tout ce qu’ils chantent.

Mais pas seulement, et c’est là que ça devient intéressant pour nous, pauvres mortels qui ne disposons que de cordes vocales normales.

Parce que, par exemple, Nina Simone est reconnue comme une des divas du jazz, et pourtant, techniquement, c’est pas la fête.

Tessiture plutôt restreinte, souffle relativement court, et des tonnes de petites imperfections. Et pourtant.

Bien sûr, on n’est pas diva universellement, et pas de souci si toi qui m’écoutes n’est pas sensible à la magie Simone, mais ce que je veut dire c’est que le phénomène de d’ascenseur céleste n’est pas forcément lié à des dispositions incroyables ou une technique parfaite.

Non, l’alchimie est ailleurs.

Evidemment, il faut, c’est clair, qu’il y ait une résonance dans l’auditeur, que ce que le vocaliste propose corresponde à ses goûts et ses attentes. Et c’est aussi fonction de sa culture, de quel coin de la planète il vient. Evidemment.

Mais, si on se place dans le même contexte, qu’est-ce qui fait la différence entre deux artistes de même style, qu’est-ce qui fait que l’un nous embarque et l’autre pas ?

Je pense c’est peut-être la conscience qu’a le divo ou la diva de son potentiel élévateur, de la nature mystique du son et de la voix.

Pour moi, la première grande différence est là.

Le grand vocaliste sait qu’il a un pouvoir alchimique sur nos oreilles et nos corps, et quand il prend le micro, quand il pousse la voix, c’est avec cette conscience-là, et ça, n’importe qui d’entre nous, même avec des capacités vocales moyennes, peut à mon avis, le pratiquer et s’améliorer.

Si, avant même de commencer à chanter, puis sur chaque note, chaque souffle, chaque silence, tu pars dans l’idée de cette magie, si tu la visualises, si tu vois toi-même ce que tu veux nous faire voir, si tu ressens toi-même ce que tu veux nous faire ressentir, alors tu mets toutes les chances de ton côté et du nôtre pour qu’on s’envole ensemble dans l’espace intergalactique de la magie vocale.

Le deuxième paramètre je pense, qui fait toute la différence, c’est la précision, la délicatesse dans l’émission sonore, à la manière d’un joailler de haute précision.

Car ce qui fait les grandes voix, ce n’est pas la puissance, crier n’est pas chanter, non, ce qui fait les grandes voix, ce sont tout ces petits détails, toutes ces petites attentions, ces multiples facettes taillées au cordeau, qui font d’un diamant brut, d’une émotion extirpée de nos tripes, un cristal divin, exceptionnel, miraculeux.

Et c’est là je pense, où les magies de Nina Simone et Maria Callas se rejoignent : conscience, visualisation, précision. Et toi, moi, on peut le faire, c’est juste une question de pratique.

Oula, je me suis laissée dépasser par la poésie moi, mais le sujet en valait bien la peine pas vrai ?

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Qui sont tes divas et tes divos ? Qu’est-ce qui te touche le plus dans une voix, la technique, l’émotion, le texte ? Qu’est-ce que tu ressens exactement quand tu es touché par la grâce d’un vocaliste ? Et est-ce que tu as déjà ressenti toi aussi cette capacité à rompre le temps et l’espace ? Ou bien est-ce que tu trouves qu’on exagère de sacraliser comme ça de simples mortels comme toi et moi ?

Merci de ton attention et de tes retours, j’ai hâte de te lire ! D’ici là, porte-toi bien, et rv au prochain opus !